Celui qui me désirera by Mary Balogh

Auteur:Mary Balogh [Balogh, Mary]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Romance, Historique
Publié: 2020-03-04T05:00:00+00:00

Il continua de jurer en son for intérieur tout en gravissant la colline. Comment diable les avaient-ils trouvés ? Viola avait reconnu avoir écrit à ses filles, uniquement pour les avertir qu’elle partait une semaine ou deux – et il l’avait crue. Il reconnut les armoiries ornant la portière, avant de reconnaître le propriétaire de la voiture. Le chef de la famille Westcott, rien de moins. Quant à la jeune personne, il s’agissait certainement d’une des filles de Viola. Cette hypothèse se confirma à mesure qu’ils approchaient. Elle ressemblait un peu à Viola. Il ne connaissait pas le deuxième homme, mais il était prêt à parier qu’il s’agissait du gendre portraitiste.

Il avait épuisé son stock de jurons, pourtant bien fourni, et commençait à se répéter. Cette colline lui paraissait plus haute et plus escarpée chaque fois qu’il devait la gravir. Viola avait pris les devants. À part ce « qui ? » voilà quelques minutes, elle n’avait pas prononcé un mot depuis qu’ils avaient quitté la plage.

Il se demanda s’il lui fallait préparer ses pistolets, et lequel des deux le provoquerait en duel. Loger une balle dans le cœur d’un proche parent de Viola ou lui arracher le bras droit le lendemain de leur séparation serait désastreux, en plus d’être ridicule. À moins que l’autre ne le tue. Peut-être leur brève liaison allait-elle se terminer en tragédie romantique, assortie de quelques éléments comiques.

La jeune fille s’était aventurée parmi les fougères, qui lui arrivaient aux genoux. Elle était mince et élancée, et ses grands yeux bleus semblaient dévorer son visage très pâle dont l’expression était celle d’une profonde inquiétude. Non, à part la carnation et certains traits, elle ne ressemblait guère à sa mère. Il n’avait pas besoin de voir le visage de Viola pour deviner qu’elle avait rendossé son masque de froide dignité. Un instant, elles parurent sur le point de se jeter dans les bras l’une de l’autre. La jeune fille hésita visiblement, et Viola ne l’encouragea pas. Finalement elles se contentèrent de se prendre les mains et de les étreindre.

— Maman ! dit la jeune fille d’une voix chevrotante, qui ne devait pas lui être habituelle.

— Abby, ma chérie ! J’étais sur le point de te gronder d’être venue seule avec Alexander et Joël, mais je vois qu’Elizabeth a eu la bonne idée de t’accompagner.

Une dame un peu plus âgée avait fait son apparition. Si son allure était vaguement familière à Marc, il était cependant incapable de se rappeler son nom. Elizabeth quelque chose, donc.

— Viola, je suis contente de vous revoir, dit-elle avec un sourire chaleureux. Vous avez une mine superbe. Quel endroit magnifique !

Il s’agissait visiblement d’une dame sensée, qui s’efforçait de donner un semblant de normalité à cette situation embarrassante, comme si elle et ses compagnons venaient simplement prendre le thé.

Les deux hommes, eux, avaient gardé les yeux rivés sur Marc.

— Le mystère est donc résolu, déclara le comte de Riverdale d’un ton froid. Dorchester. Le marquis de Dorchester, expliqua-t-il à son compagnon.

Viola tourna vers Marc un regard interloqué.

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